Physique et Métaphysique :  

Contes, légendes et poèmes soufis.

Symbolisme des images rencontrées sur les chemins de la Vouivre...

 


Les "Breviaire du Chevalier", tomes I et II
et
"De la Chevalerie à la Libération"
sur

http://e.y.monin.free.fr/

 
Sur les Chemins de Saint-Jacques, cette expérience vécue : deux pèlerins jusque là solitaires font route ensemble. Chemin faisant, ils échangent quelques impressions et parlent de leurs motivations. L’un d’eux, lors d’une halte, sort de son sac un petit livre pour le montrer à l’autre, Le Bréviaire du Chevalier. A sa stupéfaction, le second sort le même petit livre de sa poche !
 
Ils marquent leur temps, ces Bréviaires ! Temps du retour au cheminement, à l’errance, au pèlerinage « sur les filières de la Vouivre » que suivent maints chemins, vers Saint-Jacques, à la recherche du Compost-Stellaire, vers le Mont Saint-Michel où mènent les Chemins du Paradis, vers Jérusalem en Terre Sainte, vers le Monte Gargano des Pouilles où apparut jadis l’Archange Saint Michel…, ou même sur quelque simple chemin de randonnée !
Leur succès est-il seulement une mode ? Comme le renouveau des fêtes du Moyen Âge, comme les musiques et chants de cette époque, comme la chevalerie, comme la calligraphie qu’ils remettent à l’honneur ? Que nenni ! Un Mode de Vie, de la Vie qui n’a que faire des routines, des pesanteurs idéologiques, des querelles de chapelles, des frilosités confortables, des modes éphémères ! Qui veut, comme tout être conscient de cheminer sur l’océan du temps, faire le Point avec lui-même, a besoin de repères, de guides, d’un Guide véritable, s’il veut parvenir à « l’existence au-delà des temps ». Voilà que ces deux petits livres, le premier austère, rigoureux et précis en sa calligraphie noir et blanc, yin et yang, le second coloré, chaleureux et pétillant avec ses images et ses majuscules colorées, colportent des petits textes concis, denses, forts, qui émanent d’Emmanuel (Yves Monin) ; il les a transdits sur les chemins pour quelques pèlerins, quelques apprentis-chevaliers qui l’accompagnaient alors, il y a de cela bientôt vingt années.

 
Dans la forme, ces petits livres pratiques, aux pages solidement rivées, qui se glissent facilement dans la poche, doivent leur beauté à des calligraphes qui se sont aidés en cela, comme pour les illustrations, de leurs aînés, graveurs et calligraphes du Moyen Âge. Mais ils interrogent par ce mot de « Chevalier » qui paraît tant inadapté à la société mercantile actuelle ! Qu’est donc ce Chevalier dont il s’agit ici ? De tout Homme dans son devenir ! Chacun ne peut accéder à « Etre » qu’en maintenant « l’Ordre Universel » que tant et tant transgressent pour leur malheur et celui de la Terre-Mère. Les structures de la manifestation sont les structures de tout humain, aujourd’hui dans le néo-médiévalisme contemporain comme jadis au Moyen Âge. L’impeccabilité est requise comme essentielle et s’accompagne de la souplesse pour qui veut aller au-delà des règles pour suivre « la Règle », être à l’écoute pour déployer la juste mesure qui nous tient à Cœur. La Chevalerie « n’est rien d’autre que l’Existence Naturelle de l’être humain » (T. II, p. 12).
Submergés sommes-nous à l’heure actuelle par tous les désordres sociaux, familiaux, politiques, climatiques… ! L’Ordre universel est à redécouvrir, pour notre sauvegarde, par les symboles que ces vade mecum exposent, par la Langue des Oiseaux qu’ils utilisent, par l’Intelligence, par les Expériences vécues comme autant d’Epreuves qui ne sont là que pour nous permettre de faire nos preuves, preuves de notre sincérité, de notre humilité, de nos aptitudes à tirer les conséquences des leçons de choses que l’existence nous prodigue. Par le Vent, la Pluie, le Rocher, le Feu, l’Arbre, la Rivière, l’Animal rencontré, toute la Nature parle au cœur de celui qui fait silence. Les lieux telluriques, cairns, tumuli, dolmens, menhirs, mais aussi les églises romanes qui furent construites sur de tels endroits, deviennent autant de lieux de pouvoir où le pérégrinant se ressource, laisse en lui la Source de la Vie faire son Œuvre. Alors, grande joie est-ce…, au-delà des limitations ordinaires dans lesquelles nous enferme notre mental conditionné, au-delà de nos maladies de civilisés qui ne savent plus descendre dans les profondeurs de notre réalité essentielle.
Les Filières de l’Energie peuvent être diversifiées, mais la Vouivre est toujours à maîtriser, les obstacles à franchir, les Gardiens du Seuil à interroger, les trésors cachés à découvrir… pour vivre les rencontres sur le chemin, la Rencontre du Prud’homme comme jadis dans les Romans de la Table Ronde, et qui sait, la Haute Rencontre avec le Serviteur de Lumière pour ensuite la Toute Rencontre de soi avec Soi lorsque « le Soleil et la Lune s’unissent dans leurs Noces “Chymiques” Divines pour réaliser la Pierre Philosophale, le Rébis » (tome I, p. 219) Ce sont là les Trésors gardés par la Vouivre et ces Bréviaires nous préviennent que les Gardiens du Seuil veillent, qu’il y a maints pièges à éviter.
 
Si le premier tome du Bréviaire insiste sur les Structures, le second débute par ces mots : « Ici commence le chapitre de l’Apprentissage » ! La première des choses étant d’imager son état d’être par l’émanation de son Blason-Etendard, créant ainsi une dynamique qui mènera l’Apprenti à prendre en main son épée et son bouclier pour assurer « sa propre Maîtrise en suivant des Voies édictées de toute Eternité par la Chevalerie Universelle » (tome II, p.8-9). Il ne s’agit pas d’en rester aux Apparences, mais de mettre fin à la dictature du mental pour écouter une âme qui crie famine. C’est le moyen de réconcilier les deux facettes de soi-même, puisque nous manifestons le binaire. Alors « faire ses Armes » par, déjà, « l’état de vacance » qui est d’être « Ici » présent. L’Epée tenue verticalement, l’épée flamboyante de saint Michel, est le droit de l’homme, sa colonne vertébrale, et ses ondulation imagent la montée de l’énergie, du feu de la kundalini, qui propulse le Chevalier dans cette autre filière de la Fille du Feu . Les mots clés se succèdent, chacun donnant lieu à un Enseignement spécifique fort dense et fort utile : le Réconciliateur, le Conciliateur, les Préparatifs de l’Ecuyer, l’Impeccabilité, la Rectitude, le Retournement, la Dynamisation, la Vigilance, la Souplesse, l’Unité de moi, la Joie de Vivre, le Voyage, les Dangers de la Chevauchée, le Détachement et jusqu’au Détachement du Détachement… Alors vient le miracle de l’Attribution de la Monture.
Mise au point est faite sur une initiation qui serait dite féminine ! Toute Initiation véritable a une origine non humaine et s’adresse à l’être qui a réconcilié en lui ses deux polarités. Elle se situe donc au-delà du masculin et du féminin : « Que l’homme se fasse Femme : et c’est le Chevalier ; car l’homme se faisant Femme est Primordial Androgyne, jonction de Femme et Homme ; et femme devenant Femme devient Femme-Homme- Androgyne-Premier » (tome II, p. 50-51).
Il est toutes sortes de Chevaliers, des Quatre Vents, de saint Michel, de saint Jean, Templiers, Errants, Bâtisseurs de Cathédrales, Moines,… et tout autant de Mises en Garde sur les Périls du Chemin ! Il est aussi tout à fait possible de vivre tour à tour toutes ces diverses facettes. Grand discernement est-il demandé cependant dans cette Quête du Graal en cette ère du Verseur où tant confondent « les Eaux qui se déversent de l’Amphore Sacrée » avec « l’Ether du Ciel » ! « L’un est un flux qui réjouit le terrien, l’autre est un Flux qui l’embrase et lui fait dépasser toute réjouissance » (tome II p. 89). Et grandes recommandations sont faites tout au long des Enseignements pour que la Chevalerie terrestre ne soit pas vue comme un but mais un passage vers la Chevalerie Célestielle, et que s’ouvre la Voie de la Fille du Feu qui en est l’Accomplissement, le Dépassement, pour la Gloire de l’Unité.

 
 
Le Bréviaire du Chevalier Vol. I


Le Bréviaire du Chevalier Vol. II


 
Tout médiéviste avide d’authenticité se doit aussi de lire Gauvain et le Chevalier Vert en sa traduction par Alma-Laure Gauthier (Editions du Point d’Eau, 1990). C’est la traduction d’un poème médiéval anonyme en vieil anglais écrit aux alentours de 1370. Il conte, avec grandes finesses, une aventure de messire Gauvain, le légendaire héros gallois. Mais tout lecteur attentif se doit de ne pas se laisser seulement distraire par la fable et d’en pénétrer la signification essentielle qui reste de tous les temps. Aussi nous parle-t-on longuement des ancêtres mythiques de Gauvain qui le rattachent à la Troyes éternelle, nous décrit-on avec moult détails son vêtement, son cheval, son bouclier orné d’un pentagramme. Pour son édification, il arrive au château de Bertilac de Haut-Désert où l'attend Morgane la Fée, inspiratrice du Chevalier de Haut-Désert. Gauvain devra rencontrer en la Chapelle Verte le Chevalier Vert et accepter de lui trancher la tête, à la condition que ce chevalier revienne un an après pour, à son tour, trancher la tête de Gauvain.
Par retournement, ce même ouvrage nous livre le décryptage du cheminement offert à Gauvain pour aller De la Chevalerie à la Libération. Il est du même auteur que les Bréviaires. Tout est codé, tout est à double, voire à triple entendement, dans ce conte initiatique. Grande leçon est-ce pour tout être humain qui ne se contente pas, pour son seul plaisir de prendre costume de chevalier durant un week-end mais part dans une quête authentique dont il est dit « Jamais Chevalier n’y a réussi » !

Le pourquoi d’une affirmation apparemment scandaleuse est à découvrir par soi-même.
Et, comme le dit la devise de l’auteur anonyme de ce Chef-d’œuvre initiatique, « Hony Soyt Qui Mal Pence ».


 
 
 



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