Physique et Métaphysique :  

Contes, légendes et poèmes soufis.

Symbolisme des images rencontrées sur les chemins de la Vouivre...

 

     « Le Silence n’est pas se fermer sur soi

mais au contraire “s’ouvrir au Soi”.

Cette ouverture du Soi ouvre les Portes

à la Communion avec la Terre entière. »

 

Platon le Karuna, Le Livre du Silence,

Les Editions de la Promesse, 2011.

 

 

Qui est cet « Homme de lumière et de vent », le chaman de Santa Marta, dans la Cordillère des Andes, en Colombie, dont la rencontre nous est proposée ? Pour nous le dire, la poétesse cisèle les phrases qui sertissent des mots précieux comme des gemmes, ceux qui mettent en résonance les sensations subtiles d’une juste manifestation duelle avec la Source unitaire qui les produit
Dans l’immobilité du Silence, l’approche ainsi se fait et la spirale de la Vie se déroule. Qui sait apprivoiser les mots, lentement, très lentement, pénètre son mystère, et la rencontre initiatique se produit, rencontre de celui qui s’ouvre, se dépouillant de la fausse dualité de civilisé pour se pénétrer des sensations naturelles que le Sage Kogi, en humain véritable, lui distille à sa mesure lors de leur rencontre pénétrée d’une majestueuse simplicité.
Il n’y a pas seulement entre eux ce silence qui est absence de bruit, absence de paroles extérieures, non : mais le Silence de la Vie en Sa Source… qui sait se faire paroles pourtant quand il le faut, le plus rarement possible ! Alors une ouverture se fait, une pénétrante communion s’établit entre l’Homme, le Kogi, et cet autre lui-même qui naît du tissage de la juste nature humaine avec son divin manifesté par lui. Chaque mélopée est un chant qui tisse la rencontre dans un pays que les soufis pourraient dire être le « non-où », même s’il figure sur une carte, tant ce territoire occupé jadis par les Tayronas semble hors de notre temps.
 
La « plaine du bas-pays » s’élève jusqu’à la « hauteur des cimes » enneigées pour « entendre la paix », le don de la mère-terre et du père-soleil aux enfants qu’aucun silence n’effraie lorsque le cœur n’a plus peur de l’au-delà des mots.
Cela passe par les choses qui ne sont pas seulement des choses. Elles sont les formes que prend, pour les yeux humains, l’unique Substance qui les fait apparaître choses par et pour les sensations qu’elles procurent, sans pour autant qu’elles perdent leur essence, leurs émanations naturelles. Ainsi d’un simple pot, d’une urne de terre façonnée par l’amour. Alors s’écoute « le vide qui résonne », le son inaudible. La complicité naît du partage d’une « infusion de thym à l’odeur vivifiante ». Les cendres du feu éteint parlent… La nuit ouvre à un autre niveau de conscience.
Dans « Aluna », le monde suprasensible, la télépathie véritable est naturelle ; le désir de compréhension traverse l’espace. L’art du tissage noue et dénoue le destin et son tissu est fait de silence et de rêve aussi bien que d’espoir ! Tout est à redécouvrir, non pas seulement par les sens, mais par la pénétration de l’essence de chaque chose. L’initiable, « Rayon de brume », reconnaît celui qui l’attendait, « Bruant des neiges » ; celui-ci l’accueille et l’ouvre à la beauté, celle des cimes, celle de la mer et de ses coquillages, sacralisant tout, le brin d’herbe comme le moindre caillou, le vol du condor, l’étoile, la caverne…, la danse avec toute la Tribu, le rituel… et la Terre revivifiée.
 
Se déroule alors tout au long de ce poème aux trente-six mélopées un collier de perles rares et lumineuses, tissage des quatre éléments qui se multiplient en restant toujours neuf. Ou bien dirait le kabbaliste qui sait que « tout est nombre », une trinité dodécalogique comme il se doit, ou encore l’humain se multipliant en s’unifiant avec son divin !
Chaque mélopée avance dans le mystère qu’est la Vie se vivant. Chaque découverte montre que les clefs en sont simplicité, ouverture, humilité, nudité totale qui est absence de notions, de jugements, de concepts, de désirs et de peurs… Par son architecture, ce tissage produit cette Œuvre, cet « Opéra » qu’est « La Rencontre », pleinement opérative, au cours duquel le tissage des rêves se révèle être le Réel et l’OR solaire, le Tout que contient chaque chose…
Régor
 La deuxième édition de ce livre vient de paraître :

 

 

 

 

 

 Un médecin occidental 
 
chez les Kogis de Colombie
 
 
 
Le Dr Jean-Louis Crouan écrit dans son
"Témoignage"
 de la revue "Ici et ailleurs"
fondée par Eric Julien (juin 2011) :
 
 
"La durée de la formation du chaman chez les Kogis est très longue: 18 ans, dont une grande partie dans le noir, contre 13 ans pour la formation médicale. Ses connaissances botaniques et spirituelles sont plus grandes que les miennes. Selon les Kogis, la maladie viendrait d'un déséquilibre entre l'harmonie d'une personne et celle de son rapport avec le monde. Une grande partie du soin chercherait à connaître la raison de ce déséquilibre, afin de lui donner un sens et une raison de corriger cette dysharmonie. A cet effet, sont utilisées dans le soin la régulation des énergies, la pensée, la spiritualité et les plantes de la forêt. "  
 

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  Ne partagent-ils pas ainsi
la conception traditionnelle
de tous les peuples dits primitifs ?
 
 
Le film "Le chemin de 9 mondes",
relate l'aventure d'Eric JULIEN en Colombie :
 
 "Parti en géographe, Éric Julien rencontre les Indiens Kogis de Colombie dans des circonstances singulières : ils lui sauvent la vie lorsqu’il perd connaissance dans leurs montagnes, à 4800 mètres d’altitude.
Nous sommes en 1985 et pour les remercier, il leur promet de revenir les aider. Leurs terres ancestrales sont en effet l’objet de nombreuses convoitises de la part de colons, de guerilleros et narco-trafiquants, qui les obligent à se réfugier de plus en plus haut dans la Sierra Santa Marta, la plus haute montagne du monde en bordure de mer..."

Depuis Eric consacre sa vie au rachat des terres ancestrales des Kogis pour qu'ils puissent vivre selon leur tradition.


www.culture-aventure.fr/archives-saison-2009-2010/Julien.htm
 
L'Equipe Tchendukua  :01 43 65 07 00 http://www.tchendukua.com/

 LA VOIE DU CŒUR

DANS LE CHAMANISME,


dans les enseignements
d'Ochwian Biano, chef indien Pueblo,
du nagual toltèque Don Juan
à Carlos Castaneda,
de l’Indien Kogi Ohiyesa


Extrait de LA VOIE DU COEUR DANS LES DIVERSES TRADITIONS : LE BOUDDHISME, LE CHRISTIANISME, LA CHEVALERIE MEDIEVALE, LE CHAMANISME






Indien Kogi.
Les Kogis font retour sur les terres de leurs ancêtres Tayronas,
sur les terres de "L'ALUNA" que l'association Tchendukua les aide à racheter :
http://www.tchendukua.com/



                 L’écoute du cœur est bien loin d’être celle du mental ratiocinant de l’homme dénaturé. Ochwian Biano, chef indien Pueblo, déclarait que « les Blancs étaient fous parce qu’ils prétendaient penser avec la tête » ! Lui, « il pensait avec le cœur » !
               Don Juan Maltus, le nagual toltèque, disait à Castaneda qu’entre deux voies, il fallait toujours choisir «  la voie qui a du cœur2 », celle qui ne laisse pas l’homme dans les désirs troubles de l’ego. L’ouverture du cœur est le passage obligé vers lequel avance tout être humain sur la voie, quelle que soit la Tradition à laquelle il se réfère. Alors, le véritable Ego de l’homme est l’essence du monde et le mental illuminé devient le Haut Intellect qui exprime l’Intelligence divine.
                 Le chaman se doit de rendre aux énergies leur nature première, aux choses leur juste valeur pour, dépassant la dualité, accéder à la liberté. L’ouverture du cœur est inconditionnelle et la sincérité en est le fruit.
            Qui peut dire connaître l’essence des choses ? La vie enseigne, même et souvent à son insu, celui qui sait reconnaître qu’il « ne sait pas ». Ce vide crée comme un appel d’air et, à cette demande du cœur correspond une réponse souvent inattendue, surprenante, qui n’a rien à voir très souvent avec ce qui nous est connu, familier. C’est « déroutant » ! Combien de fois ne faut-il pas accepter de changer de route, de mourir à soi-même ? « Là où tu trouves ton cœur, dépose ta tente », énonce un proverbe arabe. Ce vide est silence et, de lui seul, peut jaillir l’inspiration authentique et la force calme, sereine qui permet d’assumer sa vocation d’homme. L’Indien Ohiyesa affirme : « Le silence est équilibre absolu du corps, de l’esprit et de l’âme. L’homme qui préserve l’unité de son être reste à jamais calme et inébranlable devant les tempêtes de l’existence.3 »
               Dans le cœur réside l’ultime aboutissement de toute recherche, au Cœur du cœur de son cœur, là où les dieux ont caché à l’homme son immortalité, comme il est dit dans un conte indien traditionnel. C’est dans le cœur que se trouve le point d’intersection entre la captivité et la libération, la captivité des désirs, la libération de toute souffrance. Il ne sert de rien de ruminer le passé, il ne sert à rien de se faire du souci pour les difficultés à venir. Quant au présent, il s’agit de le vivre, loin des vaines spéculations, interprétations et justifications stériles. C’est pourquoi le chaman assume la matière, sa matière, et ne se paye pas de mots.


1 Voir Régor, Du Cheminement Initiatique imagé par saint Roch et sa Vie Exemplaire d'après les Enseignements d'Emmanuel, Les Amis du Désert, 1988. http://saintroch.energie-manifestee.net/index.html 
2  Le Don de l’Aigle, Gallimard, 1995.

 Cité dans « Ici et Ailleurs », Lettre d’information, Tchendukua, n° 8, Mars 2003 (Association au service des Indiens Koguis de Colombie). http://www.worldwisdom.com/public/authors/details.aspx?ID=6

"Tisserand du Soleil"

 

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« Homme de lumière et de vent,
Silhouette dressée face aux abîmes,
Maître des lieux au regard vaste,
Ta veine de force
Traverse tes blanches oscillations de coton
Et agite tes longues mèches noires. »


Hier midi, j'ai fait une très belle rencontre, celle de Kathy Dauthuille , à travers son livre "Tisserand du Soleil" paru aux Editions Thélès.
"Tisserand du Soleil" est un conte, un conte kogi, ce peuple dont j'ai déjà parlé sur le blog dans une note intitulée
Tchendukua /// Le Peuple Kogi.

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Ce livre, c'est 100 pages, pas une de plus, pas une de moins, d'un hommage vibrant à ceux qui règnent encore sur la cordillère des Andes.

Sous la forme de 36 mélopées, nous assistons à la naissance d’une amitié entre le narrateur et un tisserand kogi. Cette rencontre est à l’origine d’un dialogue qui nous introduit au cœur d’une culture méconnue, avec ses rituels, ses paysages montagneux et sa religion.

265885831.jpg C'est doux comme l'argile, beau comme le ventre rond d'une femme qui va donner la vie. J'ai trouvé des passages vraiment fantastiques, en résonance parfaite avec nos mots à Anna & moi hier dans nos échanges avec la nature, avec ceux de
Michel Rauscher aussi lorsqu'il exprime sa fascination pour les poteries...

Extrait :

" - C'est quoi un pot pour toi ? me demanda-t-il.

"Quelle question !" me dis-je en moi-même, et dépassant mon embarras, je lançai :

- Un pot, c'est un récipient pour contenir quelque chose.

- Mais encore ? J'eus un flash. Cet objet ressemblait à la fois à son "poporo" et au pot entouré de cuivre rouge que certaines peuplades considéraient comme un symbole de féminité. J'ajoutai :

- Le ventre de la femme, non ?

- Oui, un pot c'est de la terre-matrice, c'est de l'argile pressé entre les doigts avec amour.

- Une création en quelque sorte.

- Un pot, c'est le don qui ne quittera pas la tribu car cet objet ne se transporte pas, il reste là où il a été façonné.

- En lien avec elle et le lieu, murmurai-je.

- Un pot, ça se modèle en disant des paroles sacrées ; on le cuit, on le bénit, il renferme des pouvoirs extraordinaires, expliqua-t-il avec gravité.

- Comme un talisman alors ?

- Là est son pouvoir ; né d'une spirale, un pot peut contenir de l'eau, des aliments...

- Certes... - dis-je sur un ton évident - et pourtant quand il est vide, il y a tout l'appel de la cavité.

- Regarde en face de toi, là-haut, au sommet du toit de paille.

Je clignai des yeux, la lumière était trop forte... Mais peu à peu je distinguai un petit pot et des bâtons à l'intérieur.

- Jusque sur les toits ! On dirait presque des nids d'oiseaux !

- Le principe masculin et le principe féminin, toujours en équilibre, rappelle-toi.

- Oui, mais dans la nuit des temps, le pot est sans doute le premier objet façonné à partir de la terre.

- Bien sûr, mais ce que tu ne sais pas, c'est qu'il peut contenir des paroles et même des pensées.

Alors, je l'approchai de mes lèvres et dis dans la vasque sombre :

- Tes paroles me vont droit au coeur.

Et je lui rendis le pot.

Il le considéra avec beaucoup d'attention et souffla ces mots dans l'urne de terre :

- Tu es mon petit frère. "


http://www.dailymotion.com/bookmark/tierradeluz/video/x90faz_kathy-dauthuille-a-arras-pour-son-n_creation



1017691473.jpgMais qui est
Kathy Dauthuille ? Une Nîmoise d'adoption,
la cinquantaine souriante, passionnée de symboles, auteur de plusieurs romans et poèmes, traductrice de l'espagnol
vers le français de son état.

En 2003, elle rencontre le chamane
Atawallpa Oviedo
dont elle traduit des textes puis deux livres
aussi alléchants l'un que l'autre :

Les Fils de la Terre  et  Les Marcheurs de l’Arc-en-ciel.

A voir, cette vidéo de Kathy DAUTHUILLE sur
AgoraWeb..

Et pour info,
Stage avec Atawallpa Oviedo en Mai 2009.

Sur : http://annagaloreleblog.blogs-de-voyage.fr:80/archive/2009/04/03/tisserand-du-soleil.html
 


 
 



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