Physique et Métaphysique :  

Contes, légendes et poèmes soufis.

Symbolisme des images rencontrées sur les chemins de la Vouivre...



 
QUELLE ÉNERGIE REPRÉSENTENT

LES VIERGES NOIRES ?

 

 
 
 
 Vierge Noire d'Orcival, Auvergne.
 
 
                    L’Energie que dégagent les Vierges Noires à la fois fascine et inquiète. Sous les mêmes apparences frontales, elles sont austères, hiératiques et mystérieuses. Quels enseignements peuvent-elles encore nous donner ? Prenons quelques exemples pour aller ensuite au-delà des apparences, c’est-à-dire du physique au métaphysique.
 
 

Vierge Noire de Fridefont, église Saint-Martin,
Cantal.
 

    
Chez les Vierges dites « au manteau » (1), seule la tête de l’enfant sort du manteau protecteur de sa mère. Les traits des deux visages sont les mêmes et les couronnes portées sont semblables. Il en est de même pour les Vierges dites «  en majesté », mais l’enfant se détache alors entièrement de sa mère tout en restant tenu bien en main sur ses genoux, toujours rigoureusement dans l’axe. Les vêtements sont le plus souvent de même facture (2). La Vierge, la Déesse Mère, quel que soit son nom, symbolise la Mère de la Manifestation. Elle est toujours l’un des multiples visages que prend la Mère Universelle, la Nature Naturante, pôle féminin dont la manifestation, l’enfant, est masculin « car cette Mère Universelle est en vérité la Féminité manifestée, c’est-à-dire la vraie Masculinité (l’activité du réceptif) – en un mot, l’Androgyne. (3) »
Les Vierges Noires ont pris la succession des anciennes déesses sous une forme christianisée. « Ne sont-elles pas si souvent à proximité immédiate de sources, de puits (4), d’arbres ou de pierres qui avaient chez nos ancêtres pré chrétiens une signification sacrée bien connue. (5) » Mais avant d’être représentée, la Mère de la manifestation fut adorée sous l’apparence d’une Pierre Noire tombée du ciel, comme à Ephèse pour Artémis. Le « bétyle », pierre noire d’origine météorique, figure Cybèle la Noire, ou la « Grande Déesse » chtonienne grecque. Et le pèlerin musulman baise la Pierre Noire de la Kaaba à La Mecque.  


  
Vierge de Beaulieu, Corrèze.
 
           
Pourquoi ces Vierges sont-elles de couleur noire ?
 

 
 
Vierge Noire de Tournemire, château d'Anjony,
Cantal.
 
    
La Vierge Noire en Majesté du château d’Anjony, à Tournemire, a des traits négroïdes marqués ; d’autres Vierges Noires ont les traits aquilins des Peuls ou des Ethiopiens. Il est actuellement presque certain que l’humanité a son origine en Afrique (6). De l’Ethiopie à l’Egypte en passant par la Nubie, la continuité est évidente. Certains Pharaons furent noirs et la civilisation égyptienne trouve ses racines en Afrique subsaharienne.  « En effet, l’héritage pharaonique appartient en totalité, des origines à la fin des dynasties indigènes, à l’univers culturel négro-africain, par l’habitat, la "race" et la langue des anciens égyptiens, responsables de la civilisation pharaonique. (7) » Les races blanches ont depuis très longtemps, beaucoup de mal à reconnaître l’héritage ancestral qui les rattache aux peuples noirs. Il est navrant de voir que, dans nos musées, les statues des pharaons aux traits négroïdes ont les nez et les lèvres mutilés, ce qui masque les signes visibles de leur origine.
La parenté de la Vierge Noire avec l’Isis (8) égyptienne est évidente. Cela avait déjà frappé Faujas de Saint-Fond au XVIIIème siècle. Dans l’ouvrage du Père Odo de Gisey, Discours historique de la très ancienne dévotion de nostre Dame du Puy ou du Puy nostre Dame, dont la première édition date de 1620, la vignette gravée sur cuivre représentant la Vierge du Puy est précédée de la citation du Cantique des Cantiques Nigra sum sed formosa (1,5). La traduction habituelle, « Je suis noire, mais je suis belle », qui prête à un racisme diffus, est reprise par André Chouraqui qui propose :
«  Moi, noire, harmonieuse, fille de Ieroushalaïm.
Comme tente de Qédar, comme tenture de Shelomon.
Ne me voyez pas, moi la noirâtre : oui, le soleil en moi s’est miré. (9) »


La déesse Isis, en mère de Thoutmôsis III.
Granit noir, Karnak, XVIIIe dynastie.
Musée du Caire. 
 

    
La tradition a maintenu l’origine orientale des Vierges Noires que les Croisés ramenèrent de Terre Sainte. A Montmorillon (Vienne), le Chevalier de Persac, de retour de Jérusalem, fit construire, au XIème siècle, un bâtiment hexagonal dans la cour de l’ancien Hôtel-Dieu ; il reste pour beaucoup une énigme. On peut y voir sculptée Isis allaitant deux serpents (10).
 
 

A gauche, sculpture située sur la façade de l'église
de Saint-Jouin-de-Marnes, vallée du Thouet.
A droite, l'Isis de Montmorillon située à l'entrée de l'Hexagone
construit par le Chevalier de Persac
dans la cour de l'ancien Hôtel-Dieu de Montmorillon, XIe s., Vienne.
 
La même sculpture se trouve sur la façade de l’église de Saint-Jouin-de-Marnes (Poitou). Cette représentation n’est pas celle de la luxure comme l’affirment actuellement les catholiques timorés, mais plus sûrement celle de la Mère Universelle allaitant les deux facettes de la manifestation. Dans la crypte de l’ancienne église de Montmorillon, on peut voir une fresque représentant sainte Catherine d’Alexandrie offrant un disque d’or à Marie. Le visage de sainte Catherine, au fil des temps, est devenu noir. Hasard dû à la providence !
A Longpont-sur-Orge (Essonne), qui fut aussi un ancien lieu de culte à Isis, tenu par les druides vénérant également Osiris et les dieux celtiques, se trouve l’un des plus anciens lieux de culte à la Vierge Noire.
 
   
Choeur de la Basilique de Longpont-sur-Orge, Essonne.
 
 
L’endroit fut évangélisé par les disciples de saint Denis, saint Sulpice et saint Ion (ou Yvon) et les druides se convertirent au christianisme ; ils attendaient « la Vierge qui doit enfanter ». Les textes disent : « Longtemps après, les bûcherons de l’endroit, abattant un chêne séculaire, découvrirent en son creux, une antique statue de bois noir ou polychrome (…) Elle portait sur son socle : "Virginia Parituræ" (à la Vierge qui doit enfanter). Ce fut une célébrité dont on parla bientôt partout et qui incita les Carnutes (habitants de Chartres) à venir quémander une copie… (11) » Pierre Gordon fait remarquer avec justesse qu’une statue druidique trouvée dans un chêne ne pouvait porter une inscription latine (12) ! Quoi qu’il en soit, la source celtique, située jadis derrière le maître autel, a été murée et la Vierge Noire est devenue Vierge Blanche sous le nom de Notre-Dame-de-Bonne-Garde bien qu’elle sorte encore du chêne druidique séculaire. La plus vieille statue de Vierge Noire du Parisis (13) servit de modèle à celle de Chartres, plus connue et plus célèbre.
Toutes les Vierges Noires sont à l’image de Kali la Noire (Inde), d’Astarté, de la Sarah des Gitans, d’Annis appelée en Grande Bretagne « Black Annis », d’Innani (Sumer). La Vierge Noire convie les êtres humains à percer toutes les couches de leur matière, à aller au tréfonds d’eux-mêmes, dans les ténèbres de leurs entrailles, là où Elle se trouve, pour leur révéler Sa lumière, les nourrir de Son énergie. Les premières représentations de la Déesse Mère sont nées dans l’obscurité des grottes et leur couleur noire n’est pas tant celle de leur peau que celle des profondeurs de la Terre dont elles sont issues. C’est la noire luminosité de la grotte initiatique, de l’antre de la Vouivre, de la crypte qui est ainsi exprimée par la Dame-de-sous-Terre, là où, paradoxalement, l’homme a toujours recherché la lumière (14). Il n’est pas surprenant, dès lors, de trouver dans la grotte qui sert de fondation à l’église de Laghet (Alpes Maritimes), haut lieu de pèlerinage où les innombrables ex-voto populaires attestent de quantité de miracles, une statue de la Vierge et de son Fils, entièrement noire, vêtements compris. 

 
   
Cathédrale Notre-Dame, Le Puy-en-Velay, Haute-Loire.
 
          Ces Vierges furent-elles faites noires consciemment ou non ?
          Au fond, qu’importe si elles ont été noircies par le temps ou par la volonté des hommes ! Quelles que soient les apparences, c’est toujours l’inspiration divine qui s’exprime. Profondément, la Vierge Noire est «  la Lumière d’avant la séparation de la lumière et des ténèbres (15) », le monde de «  la substance universelle ténébreuse (16) ». Cette Ténèbre, « c’est celle que nos mystiques désignent comme Nuit de lumière, Noir lumineux, Lumière noire. (17) » Elle est « la Lumière du non-manifesté (18) » ; c’est la troisième lumière dont parle Tierno Bokar, le saint François d’Assise de Bandiagara, « celle du centre des existences, c’est la lumière de Dieu. Qui oserait la décrire ? C’est une obscurité plus brillante que toutes les lumières conjuguées. C’est la lumière de la vérité. (19) »
           C’est pourquoi d’ailleurs la véritable Vierge Noire ne peut être que sans enfant ou avec un enfant déjà adulte soulignant l’androgynie primordiale. Il n’est pas étonnant dès lors que les Vierges Noires aient souvent les mains blanches ! Elles « font boire à la source de vie. Leur attrait, en d’autres termes, est d’être Notre-Dame-des-Ténèbres, Notre-Dame de la Nuit, celle qui fait luire la clarté dans la prison souterraine où se trouve jeté l’homme, celle qui enfante pour lui la lumière, celle qui lui apporte l’or et le soleil, celle qui est, en définitive (…) la fontaine de radiance et la Reine du Ciel. (20) »
         C’est cette Lumière noire que contemplent les orbites vides de sainte Lucie (21) lorsqu’elle présente ses deux yeux sur un plateau, aveugle à la lumière de ce monde (22).
Que se passe-t-il dans l’antre de sous-terre, dans la crypte initiatique, dans ce lieu obscur ? Là, la Vierge Noire consume tout ce qui s’oppose à l’enfantement, à la juste manifestation, c’est pourquoi elle est dite « dévoreuse » ou « ogresse (23) ». L’Ogre, l’Orc, le Dragon dévorant ont la même fonction. La Mère dévorant les hommes est gravée sur une amulette chamane d’un clan de l’Alaska (24). La déesse-mère dévoreuse des Celtes, Sheela-na-nig, est sculptée en effigie : tête ronde, yeux globuleux, bouche lunaire, corps chétif, longs bras qui passent derrière les jambes, mains ouvrant les lèvres géantes d’une vulve béante (25). « C’est par ce trou que nous sommes nés. Notre corps s’est tissé dans le ventre d’une femme qui fut ainsi la première caverne, et nous sommes sortis, nous avons été expulsés par la "porte étroite" de son sexe.
 
 
 
Sheela-na-gig, chapiteau de l'église Saint-Mary-and-Saint-David,
Lilpeck, Herefordshire, Angleterre.
 
           La deuxième naissance est semblable, il s’agit de passer par la "Porte Etroite" qui est comme le "chas d’une aiguille (26)". Le Centre de la manifestation est un "trou" (27) par lequel il nous faut sauter. (28) » La Terre est la matrice qui permet à l’homme de naître en Dieu. Le même symbolisme sexuel rend compte de ce Passage puisque la mandorle entourant le Christ en gloire à la forme d’une vulve.
           L’initiation donnée jadis dans la Caverne, dans la Grotte, dans le Dolmen, dans la Crypte, est de tous les temps. Son seul but est le retour au Point « initial », à l’Origine.


           
L'antre de la Vuipre, lieu d'initiation.
Allée couverte. Bretagne.
     
       Elle demeure inchangée dans son fond, même si les formes qu’elle prend varient avec les temps et les lieux. Quant aux initiateurs, ils sont d’origine non humaine. Les Contes, les Légendes et les Mythes, les Traditions en maintiennent le souvenir et leur attribuent l’apparence d’Ogres, de Fées, de Géants, de Dieux, d’Anges, de Connaissants, de Libérés vivants…
          Matrice, la grotte où naquit, l’enfant Jésus, celle où fit retraite Milarepa, celle où se retira Gautama, celle du Mont Hira où Mohammed entendit l’appel de l’Ange Gabriel-Djibril (29). Matrice la prison où mourut saint Roch, guérisseur de la peste (30). Matrices encore les grottes dans lesquelles les Cathares se retiraient (31). «  La Grotte par exellence, par ses ténèbres, était le terrain, le Foyer choisi par les Maîtres Initiateurs pour conduire le disciple à la Création de sa lumière qui va éclairer et annihiler les Ténèbres.
        Ainsi les Grottes d’Initiation, parce qu’elles portent en elles cette profondeur ténébreuse en son point culminant, portent en elles la Luminosité des Luminaires. (32) »
         Ainsi avec des colorations diverses se déroule toujours le même processus.
 
         L’Energie ténébreuse de la Vierge Noire est puissante et inquiétante. La peur s’instaure chez ceux qui ne peuvent la supporter. La décadence alors s’installe et inverse le processus, stérilisant toute possibilité d’initiation véritable. Ceux pour qui « le Feu au Cœur des Ténèbres (33) » est insupportable sortent la Vierge Noire de sa grotte, de sa crypte pour l’exposer à la lumière du jour : «  Ils ont si peur des Ténèbres, de la Forêt : de ce qui rappelle leur noir à eux et les plonge dans une profondeur obscure ! (34) ». Ils en font une Vierge Blanche, vierge de tendresse, sentimentale et maternelle, ou bien une Piéta éplorée devant le cadavre de son Fils. Ils s’attachent à la virginité extérieure, physique, perdant le sens premier que Maître Eckhart enseignait : « Vierge, c’est-à-dire un être humain qui soit dégagé de toute image étrangère, aussi dégagé qu’il l’était alors qu’il n’était pas. (35) »
         Il est d’ailleurs intéressant de constater que, lorsqu’elle sort de la Caverne ou de la Grotte pour être mise dans la paroisse, dans l’église, la Vierge noire perd ses pouvoirs merveilleux, ses pouvoirs de guérison. C’est pourquoi de nombreux récits et légendes racontent qu’elle retourne miraculeusement, invinciblement, dans son lieu de prédilection, dans son foyer initiatique. Ainsi la Vierge noire de Romiguier à Manosque (36), ou Notre-Dame de Sabart que Charlemagne fait emporter par deux fois et qui revient seule au Pré Lombard, près de Tarascon-sur-Ariège (37).
 
 
   
Notre-Dame de Vauclair, Chapelle de Vauclair,
Molompize, Cantal.
 
 
         En Auvergne, c’est une Vierge Noire qui, transportée à l’église de Bonnac, retourne dans la forêt ; un habitant de Vauclair la place dans sa maison et l’on construit plus tard une chapelle, lieu de pèlerinage où les aveugles retrouvent la vue. Les pouvoirs de la Vierge Noire sont directement liés à un lieu précis chargé, comme les sources guérisseuses, par l’énergie de la Vouivre (38).
         Le culte de la Vierge Blanche remplace donc progressivement celui de la Vierge Noire, même si certains, voulant maintenir la tradition ancienne, noircissent parfois des vierges blanches, comme Notre-Dame de Vauclair (Cantal) qui « jusqu’en 1954, date de sa restauration (…) était noire : le visage et les mains étaient recouverts de couleur noire, comme une Vierge Noire (…) La restauration a permis de dégager une première couche de peinture noire, une couche de cire, avant de retrouver les polychromies originelles de rouge et de bleu azurite, très atténuées et fragmentaires. (39) »
         La Radiance de la Vierge Noire peut faire peur à beaucoup qui lui préfèrent alors la Vierge Blanche, sentimentale et asexuée ; « lorsqu’effrayés du Feu qu’elle recèle en son Aspect de négritude, les êtres humains voulurent la sortir de sa cache de Sous-Terre pour l’ex-poser à tout vent et à tout venant : ils en firent une "Dame Blanche". (40) » Cette Dame-Blanche leur est nécessaire, « sinon ils dorment ou s’entretuent. (41) »
 
 
                               Robert Régor Mougeot
                     Co-auteur de La Vouivre, un Symbole Universel.
 
Pour le texte seul et pour les notes, se reporter à
 
   
Vierge Noire de Moulins, Allier.

Sur les Vierges Noires, par Régor :

Http://fr.Youtube.Com/watch?V=Cs6E7zQo35s


1- Eglise Saint-Martin de Fridefont ; église Saint-Géraud d’Aurillac ; Musée Douhet de Saint-Flour ; Visitation-Sainte-Marie de Brioude…
- Celle de l’église Notre-Dame des Neiges d’Aurillac ressemble à l’authentique vierge de Notre-Dame du Puy décrite par Faujas de Saint-Fond dans son « Mémoire sur un monument très ancien de l’église cathédrale du Puy » (XVIIIème s.) et à la gravure sur cuivre qui l’accompagne, «  Notre-Dame du Puy, dessinée d’après nature, telle quelle sous le manteau qui la couvre ».
- Livret du Musée de la Mère Universelle, château du Magnet - 36230 Mers-sur-Indre.
- Comme le Puits des Saints-Forts à Chartres. Sont FORTS, ceux qui maîtrisent l’Energie du Feu, de l’Eau, de l’Air et de la Terre, décrypte la Langue des Oiseaux.
5 - Jacques Huynen – L’Enigme des Vierges noires – Louis Musin Editeur, 1979, p. 43.
6 - L’australopithèque fossile découverte en 1974 dans la dépression de l’Afar est datée d’environ 3,5 millions d’années. Elle fut prénommée Lucy par les anthropologues qui écoutaient ce soir là, par hasard, la chanson des Beattles « Lucy in the sky with the diamonds » ! L’idée de lumière se retrouve dans Lucines, Mélusine, Lucifer….
7 - OBENGA, Théophile – Préface du livre de Cheikh Anta Diop - Nouvelles recherches sur l’égyptien ancien et les langues négro-africaines modernes – Présence africaine, Dakar, 1988, p.8.
8 - Isis vient de Ischa qui signifie « Vierge ».
9 - Bible- Traduction A. Chouraqui -Desclée de Brouwer, 1989.
10 - Voir la gravure de 1724 dans le livre de J. Baltrusaitis – La Quête d’Isis–Perrin Ed., 1967 et la photographie illustrant notre livre La Vouivre, un Symbole Universel – La Table d’Emeraude, 1995, p. 43.
11 - Abrégé de l’histoire de Notre-Dame-de-Bonne-Garde, en vente à la Basilique de Longpont-sur-Orge (91).
12 - Essai ; les Vierge Noires - Arma Artis, 1983, p. 3-4.
13 - « Par Isis » chante la Langue des Oiseaux
14 - Voir notre livre Le Miroir, Symbole des Symboles – Chap. « La Lumière d’avant la séparation de la lumière et des ténèbres » - Dervy, 1995.
15 - Emmanuel-Yves Monin – Conférence inédite.
16 - Ibn’Arabi – L’Alchimie du Bonheur parfait.
17 - Henry Corbin – L’Homme de lumière dans le soufisme iranien – Sisteron : Ed. Présence, 1971, p. 17.
1 8 - Préface de J. P. Bayard dans Vierges Noires de Jacques Bonvin – Dervy-Livres, 1988, p. 11.
19- Amadou Hampaté Bâ – Vie et enseignement de Tierno Bokar, le sage de Bandiagara – Seuil, 1980, p. 136-137.
20 - Pierre Gordon – Essai – Les Vierges noiresOp.cit., p. 3.
21 - De Lus, lumière.
22- Voir le tableau de Zurbaran « Sainte Lucie », au Musée des Beaux-Arts de Chartres.
23- Notons que « Orge » est la déformation d’ « Orc », d’« Ogre ». Longpont-sur-Orge, non loin de Saint-Michel-sur-Orge, était un lieu d’initiation souterrain.
24- Clan de Tlingit, Alaska du sud-est – American Museum of Nature History n°E/2708. Voir la fig. n° 157 dans Les Racines de la Conscience de C.G. Young, Buschet-Chastel, 1971.
25 - Chapiteau de l’église St-Mary-and-St-David, Kilpeck, Herefordshire, Grande Bretagne. Photo 6 dans Mystères Celtes de J. Sharkey – Seuil, 1975.
26 - Evangile de Luc, 18-25.
27 - Trou que trouvent les Trouvères !
28- La Vouivre, un Symbole Universel – Op. cit., p. 264-265.
29- Coran – Sourate « L’Appel ».
30 - Voir notre livre Du Cheminement initiatique imagé par saint Roch et sa vie exemplaire, d’après les Enseignements d’Emmanuel – Les Amis du Désert, 1988.
31 - Pour y faire retraite, pour y construire leurs églises, pour échapper à l’inquisition. Voir Sabarthez – Les Trois Cèdres, Ussat.
32 - Karuna Platon – L’Instruction du Verseur d’Eau – Le Courrier du Livre, 1973,  p. 259.
33 - Le Manuscrit des Paroles du Druide sans nom et sans visage – Le Point d’Eau, 1990, p.325.
34 - Ibidem, p. 476.
35 - Sermons- Seuil, 1974, tome I, p.52.
36 - Pierre Gordon – Essai – Les Vierges noires – Arma Artis, 1983, p. 4.
37 - L. et R. Ferrer -Le Sabarthez Mystérieux.
[38  - Le Serpent-Dragon-Vouivre symbolise les énergies telluriques. Voir : La Vouivre, un Symbole Universel – Op. cit.
39 - Brigitte Mézard – Les Majestés du Cantal. Images de la Vierge en Haute-Auvergne– Catalogue édité par le conseil général du Cantal et l’association des Amis du Patrimoine de la Haute-Auvergne, Aurillac, 1992, p. 62.
40 - Le Manuscrit des Paroles du druide sans nom et sans visageOp. cit., p.108.
41  - Ibidem, p. 476
 
La Vierge Noire perd ses pouvoirs
 
lorsqu’elle est sortie de la caverne,

de la grotte, de la crypte.
 
 
Les cryptes des églises prirent jadis la place des anciennes grottes initiatiques païennes. Même si, par la suite, elles furent importées d’Orient à l’époque des croisades. (Voir Pierre Gordon, Les Vierges Noires, Editions Signatura, 2003)
Elles furent en but au clergé catholique dès les VIIIème et IXème siècle, tout comme les Arbres des Fées près des fontaines miraculeuses.
« Un aspect curieux de cette lutte ecclésiastique contre les Vierges Noires est que souvent le clergé les arracha aux vénérables foyers initiatiques où elles siégeaient depuis des millénaires. Invinciblement, elles y revenaient. Ce qui veut dire que le peuple substituait des effigies nouvelles à celles qui avaient été enlevées. » (idem. p. 23) Et Pierre Gordon de citer Josselin, Valleury, Avioth, Quézac, Thuir… répertoriés par E. Saillens (Nos Vierges Noires, Paris, 1945)
« Quand, au surplus, la Madone noire acceptait de séjourner à la paroisse, il advenait qu’elle perdait ses pouvoirs merveilleux. » (idem.pp. 23-24) Le Folklore de Francede J.-M. Rougé, donne l’exemple de la Vierge de Ville-aux-Dames.
 
Un correspondant donne l’exemple de Sara-la-Noire des Gitans, aux Saintes-Maries-de la-Mer : "Il est d’ailleurs intéressant de constater que, lorsqu’elle sort de la Caverne ou de la Grotte pour être mise dans la paroisse, dans l’église, la Vierge noire perd ses pouvoirs merveilleux, ses pouvoirs de guérison... Pierre Derlon écrivait :
       "En 1935, quand le clergé sortit la statue de Sara de sa crypte et l'emmena en procession, certains maitres du feu ( kakous ) se firent l'épreuve dite du "feu au poignard" en signe de deuil. "Le soleil a brûlé les yeux de Sara", dirent-ils, "et il est des forces qui meurent si de l'ombre on les sort à la lumière..."
[Pierre Derlon, Secretsoubliés des derniers initiés gitans, 1977, Robert laffont]

Quels réels pouvoirs avaient-elles jadis, ces Mères Noires initiatrices, guérisseuses en vérité ? Elles concentraient en elles les énergies de la Terre-Mère, celles de la Vouivre, de la Vuipre, de l’Antre-de-Sous-Terre (Voir Le Manuscrit des Paroles du Druide…de E.-Y. Monin) et permettait de faire le Passage qu’illustre sainte Marguerite « issourt » du Dragon, sainte Ursule « issourt » également de l’Ours, …
 
Un cas célèbre de résistance païenne est celui de la « Vénus » de Quinipily, dans la forêt de Baud, en Bretagne. La statue de cette ancienne déesse fut « deux fois jetée dans le Blavet sur l’ordre de l’autorité religieuse ; puis par le Comte de Lannion en 1696. Au XVIIIème siècle, elle fut retaillée. » (Guide Vert de Bretagne) Elle est toujours en place, et… reçoit des visiteurs !
 

La « Vénus » de Quinipily.
 
Elle n’a rien d’une Vénus !
Cette Mère Universelle païenne a traversé des siècles de répressions.

 

  
Vierge noire de Nogent-le-Rotrou ( Eure-et-Loir)
avec l’inscription  « Virginie Pariturae », la Vierge qui doit enfanter.
La Vierge noire qui doit enfanter représente
la Mère Universelle concevant la Manifestation.
La Conception immaculée précède la Création qui est maculation.
Voir Le Miroir symbole des symboles, Ed. Dervy, 1995, chap. « La lumière d’avant la séparation de la lumière et des ténèbres ».
 
 
 
Vierge noire de Bonneval (Eure)
avec également l’inscription  « Virginie Pariturae »,
inscription que l’on retrouve dans la légende
de la Verge noire de Longpont-sur-orge (Essonne).
L’enfant tenant dans sa main gauche le globe terrestre
 indique que la statue est tardive.
 
Pourquoi est-elle noire, cette Vierge ? « Le noir est la fin ; le terme comme la préexistence de toutes choses. » (Lethierry-Barrois, Hébreu primitif, Ed. A. Franck, 1867, p ; 17)
Les Vierges Noires sont à l’image de Kali la noire en Inde : « Kali est noire parce qu’elle est l’énergie ultime dans laquelle toutes les distinctions disparaissent » (A . Daniélou, Le polythéisme hindou, Ed. Buchet-Chastel, Paris, 1975, p. 417)
Que représente collier de têtes coupées que Kali porte au cou ? Elle tient dans sa main la dernière tête tranchée d’un homme et celles de son collier sont les têtes du même homme, celles de ses précédentes incarnations. Toutes les incarnations d’une même unité de vie aboutie à son terme sont là rassemblées !
 
 
 

Huile sur toile
.
Dans cette scène sont concentrées la Chevauchée du  Tigre,
 la tête tranchée de son Cavalier, l’Homme dont Kali a tranché la dernière tête  
et qui le conduit le Tigre avec de simples rameaux d’olivier.
En place de sa tête, le Soleil noir rayonnant.
La scène baigne dans le Feu de l’Amour ;
L’Homme y est passif et la Femme active
pour illustrer l’Androgynie retrouvée.
 
Le héros Arjuna guidé par Krishna chante, dans le Mahabarata, cet hymne à Kali :
« Je te salue, guide des Réalisés,
Noble Déesse qui réside dans le ciel,
Fille ténébreuse au collier de tête de mort,
de couleur fauve,
 couleur de bronze.
Je te salue, bienfaisante,
puissance du temps,
 puissance de l’éternité transcendante. »





La Vierge Noire de Marseille

et

l'origine des cierges verts


Sur le site Julien Champagne : tenu par Archer

CHAMPAGNE ET LA VIERGE NOIRE


     "A quelques jours maintenant de cet équinoxe de printemps cher aux alchimistes, pourquoi ne pas nous intéresser à une Vierge noire,
dont un surnom traditionnel est curieusement Notre Dame la Verte ?

    Nous voulons parler ici de Notre Dame de Confession,
Vierge noire des cryptes de l'abbaye saint Victor, à Marseille.
Elle ouvre, symboliquement, le Mystère des Cathédrales de Fulcanelli,
dont elle fournit la première planche,
comme il se doit illustrée et signée par Julien Champagne..."

Lire la suite sur :
 
http://www.archerjulienchampagne.com/article-2181595-6.html#anchorComment

ainsi que les articles :
http://www.archerjulienchampagne.com/article-2628203.html et http://www.archerjulienchampagne.com/article-23443126.html 
sur l'origine des Cierges Verts.






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Sur le site : http://racines.traditions.free.fr/deevino/vinoprov.pdf,

textes sur les Vierges Noires de Provence.


Clip sur les vierges noires.
 
http://fr.youtube.com/watch?v=Cs6E7zQo35s

Notre-Dame de Beautertre,
 
la Vierge Noire de Loches

                      
      "Dans la collégiale Saint Ours de Loches se trouve une merveilleuse vierge noire (1). Hiératique, sans Christ sur ses genoux, elle est parée du splendide manteau reconnaissable sur maintes statues de vierges noires ou vierges en majesté.
On observe un fait rare dans la statuaire chrétienne : ses yeux sont fermés. Fermés à la perception illusoire de ce monde (les ombres de la caverne de Platon) pour mieux voir de l’intérieur, voir avec le cœur « le monde et la réalité véritables [qui] se trouvent dans l’Un divin ; Dieu est la seule véritable source réelle et ultime d’où surgissent toutes choses.(2) »
 
  
     
     Au-dessus d’elle se trouve un vitrail relatant les grands traits de son histoire :


        
      
      Il y aura bientôt mille ans, à quelque 8 kilomètres au sud ouest de Loches, sur la commune de Beautertre (qui n’existe plus aujourd’hui), un paysan faisait paître ses bœufs à l’orée du bois. Il remarqua que l’un de ses animaux ne se comportait pas comme les autres : il ne s’alimentait pas et se tenait à l’écart près d’un coudrier qu’il ne cessait de lécher.


 

Le propriétaire du bois fit couper l’arbre et emporta la « statue ».
 
 
       


     De très nombreuses personnes vinrent admirer la Vierge, qui accomplit maints miracles, à tel point que l’on dut bâtir une chapelle,
 
 

 
     et un prêtre fut nommé pour le service religieux.
 
                 
 
      La dévotion à Notre Dame de Beautertre fut immense et attira des visiteurs toujours plus nombreux.
 
 
 
    Durant la Révolution, plus précisément en 1793, la chapelle fut dévastée. La statue miraculeuse trouva alors refuge dans la collégiale Saint Ours de Loches, où elle est encore vénérée (3).
 
 
 
     L’Europe, et plus particulièrement la France, sont constellées de lieux où des statues de la Vierge furent trouvées dans des troncs d’arbre, le plus souvent de chênes. Elles appartiennent à la lignée des vierges noires, et la plupart trouvèrent leur place à l’intérieur des édifices religieux, comme à Longpont-sur-Orge. Mais on construisit aussi parfois des chapelles au beau milieu de la forêt, à l’emplacement même où ces statues furent mises au jour, comme à Notre Dame du Chêne, dans la forêt de Bar sur Seine  dans l’Aube.
 
 
     Le noisetier (en général nommé coudrier dans le registre légendaire) est beaucoup plus rarement le réceptacle de ces statues. Hormis à Loches, on trouve peu de cas de ces vierges d’arbres trouvées dans des noisetiers. En Haute Savoie existe une légende selon laquelle lorsqu’à la fin du XVIème siècle la commune voulut déplacer la Chapelle endommagée d’Hermone vers la montagne Cornillon, la statue de la Vierge se déplaça d’elle-même à plusieurs reprises dans un noisetier du mont Hermone, tant et si bien que l’on décida de reconstruire la chapelle sur son lieu initial. Une légende similaire existe dans la Sarthe, où la statue de Notre Dame de La Faigne retournait systématiquement dans sa noiseraie après que le seigneur païen local l’eut enfermée dans son château. Elle se trouve actuellement dans une chapelle à 2 kilomètres de Pontvallain.

     Les mythologues et historiens percevront là sans difficulté un phénomène type de translation des cultes pré-chrétiens aux arbres vers le christianisme, voire une manipulation assez grossière pour amener les populations paysannes (= « païennes ») des arbres vers les églises. Chez les Gaulois et plus largement les Celtes, mais également chez les peuples germaniques et slaves, le noisetier, une des rares espèces de l’époque tertiaire ayant survécu, était un arbre extrêmement révéré, un arbre magique support d’incantation pour les poètes et les druides, ces derniers l’utilisant pour graver les ogams, ou lettres magiques.
 
 
 



      C’est d’ailleurs dans le bois de noisetier
que sont faites les baguettes des sourciers.
La noisette était un fruit de science.
Arbre qui fleurit tôt (chatons à la fin de l’hiver),
et ne donne ses fruits qu’à l’automne,
le noisetier image la patience et la persévérance
dans « le développement de l’expérience mystique
dont les fruits se font attendre.
 (4)»"

      
 
  

Totem dans la noiseraie
des Jardins Clos de la Forge à Villejoint, Crozant, Creuse.
              http://www.veilouqueri.com/jardinsclos/
 
         Article d’Alexandrine Vayssac…
dont le patronyme signifie « noisetier » !



                Clip sur les Vierges Noires : http://fr.youtube.com/watch?v=Cs6E7zQo35s

 
 
                                  
 
(1) Les vierges dites « noires » n’ont pas nécessairement une carnation sombre.
(2) Jean CHEVALLIER & Alain GHEERBRANT, Dictionnaire des Symboles. Editions Robert Laffont/Jupiter, 1982, p. 688.
(3) D’après le texte explicatif de L. M. Danviray, vicaire général en 1948.
(4) Jean CHEVALLIER & Alain GHEERBRANT, Dictionnaire des Symboles. Editions Robert Laffont/Jupiter, 1982, p. 675. 

 

LA VIERGE NOIRE DE MENTON

à la Basilique Saint-Michel Archange


Menton-VN.jpg

La statue de la Vierge Noire qui domine l'autel a été réalisée en 1396
par Rinaldino dit Puy-l'Evéque, un artiste gascon.
Son visage était coloré, mais elle n'est pas véritablement noire !

               Par contre, se trouve cet ex-voto attribué à Jacques Vento
                                                    (XVIIe siècle).


V-NoireMenton.JPG
Au pied de la Vierge Noire et de du Christ Jésus,
Saint Martin et saint Bernardin de Sienne.
Photo Charles Blanc-Pattin.


      « Les Vierges Noires ont pris la succession des anciennes déesses sous une forme christianisée. Ne sont-elles pas si souvent à proximité immédiate de sources, de puits, d'arbres ou de pierres qui avaient chez nos ancêtres pré chrétiens une signification sacrée bien connue.(1) » Mais avant d'être représentée, la Mère de la Manifestation fut adorée sous l'apparence d'une Pierre Noire tombée du ciel, comme à Ephèse pour Artémis. Le « bétyle », pierre noire d'origine météorique, figure Cybèle la Noire, ou la « Grande Déesse » chtonienne grecque. Et le pèlerin musulman baise la Pierre Noire de la Kaaba à La Mecque...

(1) Jacques Huynen, L'énigme des Vierges Noires, Louis Musin éditeur, 1979, p.43.


Clip sur les Vierges Noires : http://fr.youtube.com/watch?v=Cs6E7zQo35s   

&&&

 

La Vierge Noire de TOURNUS,

en Bourgogne




     Pourquoi "les Mères et Vierges noires demeurent, en tout pays,
les plus révérées de toutes les images sacrées :
elles perpétuent la notion de ce monde divin de ténèbres
où la pensée s'exhaussait, auprès d'elles,
jusqu'à un niveau supérieur."

     Pierre Gordon, Les Vierges Noires. L'origine et le sens des contes de fées. Mélusine,
 Editions Signatura, 2003, p. 24.

 


 

 


Cathédrale de Tounus.



     "Pas de résurrection sans mort - sans cette mort qui se réalisait jadis, au côté de l'Initiatrice noire - dans l'obscurité de la grotte" ( Idem)


Prieuré du Val -Saint-Benoît,
dans la région de Couches, ancien lieu celte christianisé
où la croix druidique fait face encore à la grotte de la Vierge Blanche.


 

      "Leur attrait en d'autres termes, est d'être Notre-Dame de la Nuit, celle qui fait luire la clarté dans la prison souterraine où se trouve jeté l'homme, celle qui enfante pour lui la lumière, celle qui lui apporte l'or et le Soleil, celle qui est en définitive, parce que, - sa couleur le prouve - elle traverse la mort, la fontaine de radiance et la Reine du ciel." (Idem)


      "Le monde souterrain, la grotte, la caverne des anciennes initiations, l'antre de la Vouivre sont des lieux obscurs où, paradoxalement, l'homme a toujours recherché la lumière.
     Obscure en effet est cette lumière !
     Elle 'est celle du centre des existences (...) Qui oserait la décrire? C'est une obscurité plus brillante que toutes les lumières conjuguées. C'est la lumière de la Vérité. Ceux qui ont le bonheur d'y parvenir perdent leur identité'... enseigne Tierno Bokar, le sage de Bandiagara."

   Régor R. Mougeot, Le Miroir symbole des symboles,  chap. "La Lumière d'avant la séparation de la lumière et des ténèbres",  Editions Dervy, 1995, p. 16, citant Amadou Hampaté Ba, Vie et Enseignement de Tierno Bokar, le Sage de Bandiagara, Seuil, 1980, p. 16.link


 
 


Clip sur les Vierges Noires : 
http://fr.youtube.com/watch?v=Cs6E7zQo35s  
 
 

Quelle beauté hiératique, 

empreinte de "la Lumière Noire,

d'avant la séparation de la Lumière et des Ténèbres" !

Les Ténèbres qui révèlent progressivement

la Lumière de la Vérité

et qui ne doivent pas être confondues avec

l'ombre que projette le mental humain dévié.




La Mère Noire androgyne, 

 tient dans sa main droite,

celle de la miséricorde, de l'action, 

le Globe Terrestre.

 Vierge en vérité, Elle manifeste l'Enfant,

sur qui elle repose sa main gauche,

celle de l'agir par le "non-agir", de la sagesse.

La main droite de l'enfant,

tous doigts étendus et paume en avant,

mûdra de Kâli la Noire,

indique la puissance du temps justement destructeur.

La main gauche, tourné vers l'intérieur,

touche celle de sa Mère

par re-connaissance.

&&&


 

 

LA VIERGE NOIRE DE MONTSERRAT

   

       Ceux pour qui "le Feu au Coeur des Ténèbres" est insupportable
sortent la Vierge Noire de sa crypte pour l'exposer à la lumière du jour.
"Ils ont si peur des ténèbres, de la forêt :
de ce qui rappelle leur noir à eux et les plonge dans leur profondeur obscure ! ..."

 

 

     (Le Manuscrit des Parloes du Druide sans nom et sans visage, Ed. Y. Monin, p. 325 puis 476)
 


  Clip sur les Vierges Noires : http://fr.youtube.com/watch?v=Cs6E7zQo35s  

 
 

Dans l'église de Houdan, Yvelines,

la Vierge Noire est une copie

 de celle de Montserrat !

Pourquoi ?



 

Vierge Noire de Montserrat, Catalogne.



 

Vierge Noire de Houdan,
 78, Yvelines.

 

En face de la Vierge, sur le mur de l'église,
est peinte une fresque
qui montre les habitants de Houdan
allant à pied à Montserrat, en 1582, implorer la Vierge Noire
pour qu'elle les délivre de la peste.

En 1982, des pèlerins de Houdan
commémorèrent l'événement :



 

"En 1582, des houdanais allaient à pied

A NOTRE-DAME DE MONTSERRAT (Espagne)

En 1982, de nouveau des pèlerin partaient de Houdan, à pied,
en vélo, en voiture, en car, (1111 km du 14 juillet au 26 août)

- 5 ont fait le parcours pédestre totalement,
- 1 à vélo (Hervé CATE),
- A Tarascon, ils étaient une vingtaine pour franchir les Pyrénées,

- Une centaine à NOTRE-DAME DE MONTSERRAT.


L'église est dédiée à saint Jacques,
patron des pèlerins.

Il y a dans l'église, entre autres,
une satue de saint Roch,
guérisseur dela peste.

 

Saint Roch montre sur sa cuisse
la cicatrice du bubon de la peste
dont il a été guérit.
A côté de lui, son chien,
tenant une miche de pain dans sa gueule.

Lire la légende de saint Roch sur link




 

La Vierge Blanche, Reine du Ciel
   
       L’image de la Vierge Blanche a supplanté, dans nos églises, celle de la Vierge Noire. C’est Marie, Reine du Ciel, Vierge Mère, dont le culte a été  développé au XIIème siècle à l’initiative de saint Bernard de Clairvaux.
  
 Eglise de Saint-Michel-de-Veisse, Creuse.
 
      Souvent représentée avec le croissant de lune sous ses pieds,
elle écrase aussi le serpent de la tentation
qui fit chuter Eve et Adam selon la Genèse.
C’est l’interprétation la plus courante donnée dans les églises.
     Mais ce serpent peut être vu plus justement comme symbole des énergies telluriques dont elle a comme le Christ, la maîtrise.
     Les deux, le Chist et la Vierge, sont d’ailleurs parfois représentés avec les dragons-vouivres sous leurs pieds:

 

Christ avec les pieds sur les Serpents-Vouivres :
Portail central de la Cathédrale Notre-Dame, Paris, ci-dessus.
Vierge avec les pieds sur les Dragons-Vouivre :
Portail de la Basilique de Longpont-sur-Orge, Essonne, ci-dessous.
 


 
 
 
  
 

 
 Bernard de Clairvaux recevant le lait de la Vierge Marie.
Enluminure.
 
   Marie, fille d’Anne, est la Vierge maternelle, image de la Mère Universelle qui par sa grâce nous appelle de l’existence à la Vie véritable.

 
Le culte de la Vierge Blanche supplanta dès lors celui de la Vierge Noire. Les cryptes de sous-terre furent souvent fermées, voire comblées. C’est là l’erreur car la complémentarité est évidente lorsqu’on prend ces images dans leurs justes sens.
Très souvent sortie de la crypte pour être mise dans l’église du haut comme à Chartres, la Vierge Noire devient, comme la Vierge Blanche, l’objet d’un culte sentimental.
Marie est alors le plus souvent priée, comme nombres de saints, pour des désirs de l’ego inférieur.

 
 

Du haut de la colline de Mercurey (Bourgogne),
Marie veille sur la prospérité des vignes
alors que l’église du village, pourtant riche et prospère,
est à l’abandon avec des vitraux en contreplaqué qui crient misère !



Clip sur les vierges noires.
 
 
La Vierge Noire perd ses pouvoirs
 
lorsqu’elle est sortie de la caverne,

de la grotte, de la crypte.
 
 
Les cryptes des églises prirent jadis la place des anciennes grottes initiatiques païennes. Même si, par la suite, elles furent importées d’Orient à l’époque des croisades. (Voir Pierre Gordon, Les Vierges Noires, Editions Signatura, 2003)
Elles furent en but au clergé catholique dès les VIIIème et IXème siècle, tout comme les Arbres des Fées près des fontaines miraculeuses.
« Un aspect curieux de cette lutte ecclésiastique contre les Vierges Noires est que souvent le clergé les arracha aux vénérables foyers initiatiques où elles siégeaient depuis des millénaires. Invinciblement, elles y revenaient. Ce qui veut dire que le peuple substituait des effigies nouvelles à celles qui avaient été enlevées. » (idem. p. 23) Et Pierre Gordon de citer Josselin, Valleury, Avioth, Quézac, Thuir… répertoriés par E. Saillens (Nos Vierges Noires, Paris, 1945)
« Quand, au surplus, la Madone noire acceptait de séjourner à la paroisse, il advenait qu’elle perdait ses pouvoirs merveilleux. » (idem.pp. 23-24) Le Folklore de Francede J.-M. Rougé, donne l’exemple de la Vierge de Ville-aux-Dames.
 
Un correspondant donne l’exemple de Sara-la-Noire des Gitans, aux Saintes-Maries-de la-Mer : "Il est d’ailleurs intéressant de constater que, lorsqu’elle sort de la Caverne ou de la Grotte pour être mise dans la paroisse, dans l’église, la Vierge noire perd ses pouvoirs merveilleux, ses pouvoirs de guérison... Pierre Derlon écrivait :
       "En 1935, quand le clergé sortit la statue de Sara de sa crypte et l'emmena en procession, certains maitres du feu ( kakous ) se firent l'épreuve dite du "feu au poignard" en signe de deuil. "Le soleil a brûlé les yeux de Sara", dirent-ils, "et il est des forces qui meurent si de l'ombre on les sort à la lumière..."
[Pierre Derlon, Secretsoubliés des derniers initiés gitans, 1977, Robert laffont]

Quels réels pouvoirs avaient-elles jadis, ces Mères Noires initiatrices, guérisseuses en vérité ? Elles concentraient en elles les énergies de la Terre-Mère, celles de la Vouivre, de la Vuipre, de l’Antre-de-Sous-Terre (Voir Le Manuscrit des Paroles du Druide…de E.-Y. Monin) et permettait de faire le Passage qu’illustre sainte Marguerite « issourt » du Dragon, sainte Ursule « issourt » également de l’Ours, …
 
Un cas célèbre de résistance païenne est celui de la « Vénus » de Quinipily, dans la forêt de Baud, en Bretagne. La statue de cette ancienne déesse fut « deux fois jetée dans le Blavet sur l’ordre de l’autorité religieuse ; puis par le Comte de Lannion en 1696. Au XVIIIème siècle, elle fut retaillée. » (Guide Vert de Bretagne) Elle est toujours en place, et… reçoit des visiteurs !
 
 

La « Vénus » de Quinipily.
 
Elle n’a rien d’une Vénus !
Cette Mère Universelle païenne a traversé des siècles de répressions.


  
Vierge noire de Nogent-le-Rotrou ( Eure-et-Loir)
avec l’inscription  « Virginie Pariturae », la Vierge qui doit enfanter.
La Vierge noire qui doit enfanter représente
la Mère Universelle concevant la Manifestation.
La Conception immaculée précède la Création qui est maculation.
Voir Le Miroir symbole des symboles, Ed. Dervy, 1995, chap. « La lumière d’avant la séparation de la lumière et des ténèbres ».
 
 
 

Vierge noire de Bonneval (Eure)
avec également l’inscription  « Virginie Pariturae »,
inscription que l’on retrouve dans la légende
de la Verge noire de Longpont-sur-orge (Essonne).
L’enfant tenant dans sa main gauche le globe terrestre
 indique que la statue est tardive.
 
Pourquoi est-elle noire, cette Vierge ? « Le noir est la fin ; le terme comme la préexistence de toutes choses. » (Lethierry-Barrois, Hébreu primitif, Ed. A. Franck, 1867, p ; 17)
Les Vierges Noires sont à l’image de Kali la noire en Inde : « Kali est noire parce qu’elle est l’énergie ultime dans laquelle toutes les distinctions disparaissent » (A . Daniélou, Le polythéisme hindou, Ed. Buchet-Chastel, Paris, 1975, p. 417)
Que représente collier de têtes coupées que Kali porte au cou ? Elle tient dans sa main la dernière tête tranchée d’un homme et celles de son collier sont les têtes du même homme, celles de ses précédentes incarnations. Toutes les incarnations d’une même unité de vie aboutie à son terme sont là rassemblées !
 
 
 

Huile sur toile.

Dans cette scène sont concentrées la Chevauchée du  Tigre,
 la tête tranchée de son Cavalier, l’Homme dont Kali a tranché la dernière tête  
et qui le conduit le Tigre avec de simples rameaux d’olivier.
En place de sa tête, le Soleil noir rayonnant.
La scène baigne dans le Feu de l’Amour ;
L’Homme y est passif et la Femme active
pour illustrer l’Androgynie retrouvée.
 
Le héros Arjuna guidé par Krishna chante, dans le Mahabarata, cet hymne à Kali :
« Je te salue, guide des Réalisés,
Noble Déesse qui réside dans le ciel,
Fille ténébreuse au collier de tête de mort,
de couleur fauve,
 couleur de bronze.
Je te salue, bienfaisante,
puissance du temps,
 puissance de l’éternité transcendante. »





 Souvent les Vierges Noires ont des mains géantes

par rapport au reste du corps !


Vierge Noire de Tournus (Saône-et-Loire).


 
  
Vierge noire de Nogent-le-Rotrou ( Eure-et-Loir).
 

 
 
 
 Vierge Noire d'Orcival, Auvergne.


 
Vierge Noire de Tournemire, château d'Anjony,
Cantal.

 
   
Notre-Dame de Vauclair, Chapelle de Vauclair,
Molompize, Cantal.
 

 Vierge Noire de Moulins, Allier.

Pourquoi ces mains géantes ?

Grasset d'Orcet, dans son article "Un saint national en Auvergne" (mars 1877) parle des géants, comme Gargantua et Sornéan.  Il signale que la ville de Gannat a un nom qui, en vieux français, signifie à la fois "gant" et "géant".
Dans les églises d'Auvergne, les sculpteurs qui attachaient une idée de grandeur gigantesque à la Vierge Marie lui ont fait des mains géantes :
« Ainsi la Vierge Marie y est représentée avec d’énormes “mains” parce que, en vieux dorique et en étrusque, “mare” veut dire “main”, etc. »
(Articles parus dans la « Revue Britannique » de 1825 à 1901 et repris dans :Grasset d’Orcet, Matériaux cryptographiques, tome I, 1957, édition réalisée par B. Allieu et A. Barthélemy, p. 21)
Le toscan, dialecte italien, se parle à Florence.

Dorique se dit du plus simple des trois ordres d'architecture grecque antique.
Terme d'architecture. Ordre dorique, le second des cinq ordres, dans lequel le rapport de la hauteur de la colonne à son diamètre est de 8 modules ; on le place entre le toscan et l'ionique, parce qu'il a plus de modules que le toscan et moins que l'ionique ; il se distingue par sa simplicité. Dorus, fils d'Hellen et de la nymphe Opique, roi d'Achaïe et de tout le Péloponnèse, ayant autrefois fait bâtir un temple à Junon dans l'ancienne ville d'Argos, ce temple se trouva par hasard être de cette manière que nous appelons dorique. [Perrault, Vitruve, IV, 1]

Terme de grammaire. Qui est propre aux Doriens. Dialecte dorique. Génitif dorique. Les choeurs des tragédies et des comédies du théâtre athénien offrent beaucoup de formes doriques. [Burnouf, Gramm. grecque, § 391]
Substantivement. Le dorique. Le dorique a été premièrement en usage parmi les Lacédémoniens et ceux d'Argos ; ensuite il passa dans l'Épire, dans la Libye, la Sicile, Rhodes et Crète ; c'est celui qu'ont suivi Archimède et Théocrite, tous deux de Syracuse, et Pindare. [Rollin, Histoire ancienne]

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