Physique et Métaphysique :  

Contes, légendes et poèmes soufis.

Symbolisme des images rencontrées sur les chemins de la Vouivre...


 

Paroles de chansons

 

sur le thème de Gargantua

 

&&&

 

A Gargantua et autres Gargans

 

 

R. : Gue-re-gue, ga-ra-ga, gare à toi

 

« Gargan-toi[1] »
Gargantua
Car Grand tu as !
 
Il était de taille… colossale ! 
 Son appétit était… phénoménal ! 
Ce Dévoreur, cet Avaleur,
 vidait promptement sa gamelle …
comme sa mère la géante Gargamelle
Comme son père, il avait Grand Gousier.
Et chevauchait le vent, son coursier
 
R. : Gue-re-gue, ga-ra-ga, gare à toi
« Gargan-toi »
Gargantua
Car Grand tu as !
 
Prenant forme de Dragon
Il devenait Gargouille ou Graoully,
et Grand’Goule à Poitiers ;
Mais en Gaule bélier aussi
avec, c’est étonnant, une queue de serpent 
tout comme la fée Mélusine…
« Dragon que vous êtes : Gargan avant la Lusine[2]
 
R. :
 
Volant dans les airs, sa hotte pleines de menhirs
Qu’il semait au hasard d’errances imprévisibles
et qui tombaient là où pouvaient,
tout comme les dépâtures de ses chaussures
Pics, aiguilles, dents et mamelons
Par lui furent semés en tous lieux,
forgeant et sculptant les paysages.
 
R. :
 
Il tordait les arbres comme des allumettes,
vidait sa vessie en provoquant maintes inondations
Et transformait les plus beaux paysages
en marécages !
Que de chaises dans le roc il a taillés !
Que de gouffres et de ponts portaient son nom
 avant de devenir des lieux du diable !
 
R. :
 
Dans tous les endroits où il a bataillé
Contre géants mauvais,
Fracassant Amaury, Pigalle et Gallimassu
A grands coups de massue,
 pour mettre fin au chaos primordial
pour défendre les pauvres gens
victimes, qu’on se le dise, de leurs traîtrises.
 
R. :
 
De sa troisième jambe ne parlerons pas
 par pudeur peut-être mais peut-être pas.
Que de femmes vont se frotter, par désir d’enfanter,
s’accroupir sur les pierres « frites »,
sur les menhirs, les rochers qu’il a semés.
Là viennent encore maints pèlerins
Qui les appellent « pierres de vie ».
 
R. :
 
Promu par les curés, saint Gorgon lui a succédé,
bien piètrement il est vrai,
à l’époque carolingienne.
Il est pluvieux et propice à la vie ;
à Rouen, jeune filles à marier
portaient jadis au coup amulette bien sexuée
en l’honneur du dit « Gorgon » !

R. :
 
Au Mont Tombe fut enterré
Mais pas tout entier !
Les monts « Gargan » ont pullulé
En Gaule christiabisée.
Partout pour contenir pieds, mains, tête,
Morceaux de sa dépouille…et jusque dans les Pouilles
Qui par l’Archange furent visités…
 
R. :
 
Le Monté Gargano comme le Mont Tombe,
Du nom de Gargantua furent dépouillés
Par nouvelles croyances, Gargan fut endiablé.
Michel, venu du ciel, a fécondé sa terre,
Et pèlerins d’aller sur les chemins du Paradis
Se nourrir de son énergie
au Monté San-Angelo comme au Mont Saint-Michel.
 
R. :
 
Faye en effet fut Gargantua
Il combattit Gots et Magots
Au service du roi Arthur et de Merlin,
Il vit avec eux, avec Morgane, Pressine et autres fées
Dans l’île d’Avallon
Attendant des temps meilleurs
Pour ré-enchanter la terre.

 &&&

 

Chanson pour les enfants

 
Car Grand toi !
 
 
1
Connais-tu, toi
le géant Gargantua ?
Il est de taille colossale,
son appétit est … phénoménal.
C’est un ogre dévorant
mais qui ne mange pourtant pas les enfants !
 
             Question : J’ai grand quoi ? : - j’ai une grande taille et un grand gosier !
 
2
Gargantua n’est pas méchant,
mais il lui arrive cependant
d’avaler étourdiment
oh ! un bateau avec tout son équipage.
Ou le troupeau de vaches du berger
qui se sauve effarouché !
 
                Question : J’ai grand quoi ? :
- j’ai une grande taille et un grand gosier !
                                             Et quoi ?           
- j’ai un grand appétit !
 
 
3
Sa mère s’appelle Gargamelle
Et son père Grandgousier
Pas étonnant alors qu’il ait
Grand gosier pour vider sa gamelle !
Et du haut des tours de Notre-Dame,
lorsqu’il fait pipi…il inonde tout Paris.
 
              Question : J’ai grand quoi ? :
- j’ai une grande taille et un grand gosier !
                                             Et quoi ?           
- j’ai un grand appétit !
                            Et quoi encore ?  
- j’ai une grande envie de faire pipi !                                                           
 
 
4
Les fées à son baptême
Dirent de lui que c’est un fé (fay).
Comme elles, il se change en Dragon,
prend une queue de serpent
pour effrayer les enfants,
ou une tête de bélier pour mieux les amuser.
 
                 Question : J’ai grand quoi ? :
- j’ai une grande taille et un grand gosier !
                                             Et quoi ?           
- j’ai un grand appétit !
                            Et quoi encore ?  
- j’ai une grande envie de faire pipi !
  - de me déguiser !
 
  
5
Il porte dans les airs,
en chevauchant le vent
des dolmens, de grandes et lourdes pierres,
qu’il sème sur la terre.
Les taille d’abord en pierres frittes
pour se curer les dents, puis les jette dans le vent !
 
Question : J’ai grand quoi ? :
- j’ai une grande taille et un grand gosier !
                                             Et quoi ?           
- j’ai un grand appétit !
                            Et quoi encore ?  
- j’ai une grande envie de faire pipi !              
-
de me déguiser !
- de voler dans les airs,
 
6
La boue tombant de ses chaussures
Transforme les bois en pâtures.
Lorsqu’il pêche à la chandelle la nuit,
il allume celle-ci… à la première étoile qui luit !
Pour prendre un bain de pieds,
il lui est arrivé de s’asseoir sur un clocher !
 
                    Question : J’ai grand quoi ? :
- j’ai une grande taille et un grand gosier !
                                             Et quoi ?           
- j’ai un grand appétit !
                            Et quoi encore ?  
- j’ai une grande envie de faire pipi !
                                                                  
 - de me déguiser !
      
- de voler dans les airs, 
               
- de prendre un bain de pieds
 
 
7
A grands coups de massue
Il a battu Gallimassu, un mauvais géant
qui faisait trop peur aux enfants.
Dans maints rocs il a taillé
d’énormes chaises pour s’asseoir
et sous rochers il a caché des trésors à ne pas croire.
 
                           Question : J’ai grand quoi : 
- j’ai une grande taille et un grand gosier !
                    Et quoi ?           
- j’ai un grand appétit !
                            Et quoi encore ?            
- j’ai une grande envie de faire pipi !
 - de me déguiser !
-       
de voler dans les airs,
 - de prendre un bain de pieds !
 - de trouver les trésors cachés
 
  

  

Fête des Géants à Cantaleu.

           En Belgique, dans les Flandres
et dans de nombreuses régions
ont encore lieu les fêtes des Géants.

 

A Bailleuil a lieu tous les ans la fête de Gargantua.

 

 
 

[1] - Emmanuel-Yves Monin, Manuscrit des Paroles du Druide sans nom et sans visage… , Y. Monin
[2] - Idem, p. 294.


 

 

 

L’Energie de Gargantua

et les Monts Gargans

 

 

            L’œuvre de Rabelais se greffe sur une tradition très ancienne :
il n'est point l'inventeur du personnage mytho­logique de Gargantua ; l
a tradition de ses exploits était répandue particulièrement en Touraine,
en Anjou et dans le duché de Retz. 
(
Paul Sébillot, Gargantua dans les traditions populaires)

 

 

             Plus encore : 

              « C'est que, incontestablement, Gargantua est bien antérieur au Moyen Age et à l'installation du christianisme dans l'Occident européen. Il appartient au vieux fonds celtique, et peut-être même existait-il déjà quand les Celtes arrivèrent en "Gaule"; vraisemblablement, il pourrait remonter au temps des bâtisseurs de dolmen. Les Celtes l'auraient alors adopté, mais ils ne l'auraient pas créé. Il ne serait pas étonnant qu'il soit né sur notre sol en des temps très reculés et impossibles à préciser. » (G. E. Pillard, Le Vrai Gargantua. Mythologie d’un Géant, Imago, 1997, p. 52).

 

            Qu'est Gargantua ? C'est le Dragon-Vouivre qui se transforme et se personnifie en géant.

 

            La racine « Garg » signifie « avaler, dévorer » (P. Sébillot, Garganta dans les traditions populaires,  XII-XIII).

 

                  Gargouille de Beauvais.

 

 

            La sonorité du nom de ce géant est déjà révélatrice. La racine GRG se retrouve toujours dans les différents noms de Gargantua : Gorgontias, Grégontuas, Gorgontuas et comporte une idée d'ingurgitation, de même Gorge, Gosier, Grandgousier, Gargouille (qui a donné le mot « jargon »), Gargula en bas latin. Elle est maintenue pour parler des dragons célèbres : « Grande Goule » à Poitiers, « Grouille, Graoully » à Metz, « Gargouille » à Reims et à Rouen. Le Dragon-Vouivre est encore appelé GaRGelle dans le Berry où il a donné son nom à GaRGilesse, village rendu célèbre par GeoRGe Sand.

 

 


                                     Gargouille de Beauvais.

 

 

           Dans les Pyrénées, cette sonorité se retrouve dans GaRGas, grotte mystérieuse où l'on trouve de nombreuses empreintes de mains mutilées cernées de noir, de rouge, de jaune ou de blanc , visiter dès 1865 par le docteur GaRriGou !
                Le culte de la fécondité,


 

                  Traces de mains sur une paroi de la grotte de Gargas.


            Cette sonorité se transforme dans "CaRCan", collier qui serre la GoRGe.

Dans les Cronicques admirables», Gargantua est appelé par deux fois « Gargan ».

(Henri Dontenville, Histoire et Géographie Mytjiques de la France, Maisonneuve et Larose, 1973, p. 229).  

           Il est certain que des mégalithes existaient au sommet du ‘Mont Tombe’ que remplacera le sanctuaire du Mont-Saint-Michel : deux menhirs et d’une enceinte sacrée. Une description romaine en fait état pour justifier l’implantation d’un temple où il est question d’ossements, et de quelques parures anormalement grandes et "très antyques", le tout retrouvé dans deux fosses mises à jour à l’occasion de travaux de terrassements.

 

 

 
                   L'Homme Sauvage tenant l'écu vierge.
                Chapiteau de l'église de Chabris, Bourgogne. 

  

 

 

                                            

 Gargantua

 et sa christianisation en saint Gorgon.

 

 

        Comme la Terre-Mère dont il surgit,
Gargantua est lié à la fécondité.
La «troisième jambe» de Gargantua est un élément de sa fonction divine.
 

 

 

 

 

 

 


Jusqu’au IXe Siècle le Mont Saint-Michel, baptisé ainsi par Charlemagne,

s’appelait le Mont Tombe.
Voir: LE MONT SAINT-MICHEL DE NORMANDIE

 

 

             Le rite du taureau captif, que l’on retrouve aussi bien en Normandie qu’au Monté Gargano italien est celui du culte à Mithra si répandu en Gaule au temps des romains. L’enceinte mégalithique protégeait une tombe gigantesque. Saint Pair (Paternus) et saint Scubilion eurent mission de détruire, en 480, le circuit initiatique s’achevant à la ‘chambre de Gigean’.

(D’après André Douzet http://www.france-secret.com/montstmichel_art.htm

 

 

Monté Gargano, dans les Pouilles italiennes,
actuellement appelé Monté San Angelo,
lieu d'apparition de l'Archange saint Michel. 

L'ARCHANGE SAINT MICHEL AU MONTE GARGANO

Nous voyons en France et en Italie de nombreux Monts "Gargan"
 (Monte Gargano en Italie, Mont Gargan en Limousin, près de Rouen,
de Neufchâtel-en-Bray, à Haudivilliers près de Beauvais, en Tarentaise, au Mont-Saint-Michel,
à Saffré en Loire-Atlantique, sur le Causse Méjean...,
sans compter les rivières "Gargas" ou "jarjattes", les Grottes...
(voir Histoire et Géographie Mytjiques de la France, pp. 131-33).

 

Mont Gargan près de Rouen.

         Citons encore le Mont Gargant de Haudivillers (Oise) ; « gargan «  a donné Gergouia (Gergovie) ; un lieu-dit Les Gargants, près de Rambouillet, abritait un cimetière.

Le mont Gargan situé en bordure ouest du plateau de Millevaches,
 
 Par sa taille colossale, par son appétit phénoménal, par son errance imprévisible, Gargantua incarne les forces de la Nature.
            Alors que le chaos primordial évoque les bouleversements terrifiants des premiers temps de la Création, l'énergie de Gargantua, qui façonne, harmonise et organise le paysage, est déjà beaucoup plus douce, bien que gigantesque.
            En ces temps de « catastrophes » dites « naturelles », c’est l’énergie de Gargantua qui œuvre : c'est l'énergie du vent qui tord en un clin d’œil les arbres les plus solides, celle de la rivière en crue qui laisse son limon fertile dans la plaine, celle des pluies et des torrents qui arrachent terres et cailloux pour sculpter montagnes et collines. C'est en quelque sorte l'érosion qui modèle le paysage, dégage les reliefs pour laisser des aiguilles, des dents, des pics, des mamelons... C'est aussi l'Energie qui régule et aménage par les saisons. Ses temps de sommeil correspondent à l'hiver. Il est manifestation cyclique de la nature. Issu du chaos, il ordonne ce chaos.
           Voir LES FORCES DE LA NATURE
           
             Les grandes formations géologiques étant achevées, Gargantua personnifie donc une force encore considérable mais déjà plus proche de l'homme. On lui doit donc la fécondité de certaines régions marécageuses ou de certains sols. Il est assécheur de marais, « tueur » des dragons primitifs et « tueur » des géants (Amaury, Pigalle, Gallimassue...) qui ne sont que forces violentes et destructrices. Au service du Roi Arthur, dans les Cronicques, il pourfend «Gots» et «Magots», symboles du Chaos. Nous avons là la double fonction divine de destruction et de régénération.
            Il est la personnification de l'Energie, comme le Serpent, comme la Vouivre, comme les ancêtres des aborigènes australiens, et cette Energie est mouvance.
            Mais cette Energie n'est pas encore consciente.

 

            « Gargantua est un personnage dont la demeure est souterraine. Il habite les dolmens, les tumuli, les mottes, les gouffres, les grottes, les puits, et si des collines et des pics portent son nom, c'est qu'il a établi sa résidence souterraine sous l'abri de ces hauteurs » (H. Dontenville, La France Mythologique, Ed. Tchou, 1956, p. 345)

 

.

           
     Le menhir de Pocancy, Essonne. 

 

 
           Gargantua, c'est l'Orcus, l'Ogre des contes symbolisant la nuit,
           la mort et le monde de l'au-delà. Ses tombes sont innombrables.

La vallée de l'Orge, en Essonne, est en réalité la vallée de l'ogre,
et Longpont-sur-Orge un ancien lieu souterrain d'initiation. 
LA VIERGE NOIRE DE LONGPONT-SUR-ORGE 
 
            Mais il est « Gargan », il n'a pas eu, comme les saints, la tête coupée, n'ayant pas de « tête », n'ayant pas de mental.
            Gargantua s'apparente par sa nature à l'Homme Sauvage  préceltique dont « il est la forme la plus achevée » (C. Gaignebet, Art Profane et Religion Populaire au Moyen Âge, PUF, 1985), à Jean de l'Ours qui lui emprunte ses attributs : taille, longue crinière, grandes enjambées, canne de peuplier, rôle de bienfaiteur et de justicier, et qui fait, comme lui, une expédition en Orient.


 

Car Grand toi !
 (Autre version  mieux rymée !)
 
R. : Gue-re-gue, ga-ra-ga, gare à toi
Gargantua
Car Grand tu as !
 
1 Connais-tu, toi
le géant Gargantua ?
Il est de taille colossale,
son appétit est … phénoménal.
C’est un ogre dévorant
mais qui ne mange pourtant pas les enfants !
 
             Question : J’ai grand quoi ? : - j’ai une grande taille et un grand gosier !
 
2 Gargantua n’est pas méchant,
mais il lui arrive cependant
d’avaler étourdiment
oh ! l’équipage sur un bateau,
et nombre de vaches, tout un troupeau
dont le berger se jette à l’eau !
 
                Question : J’ai grand quoi ? : - j’ai une grande taille et un grand gosier !
                                     Et quoi ?      - j’ai un grand appétit !
 
 
3 Son père s’appelle Grangousier,
A cause de son grand gosier !
Et sa mère Gargamelle
a bien du mal à remplir sa gamelle
tant il a bon appétit,
 et lorsqu’il fait pipi,… il inonde tout Paris
 
 
              Question : J’ai grand quoi ? : - j’ai une grande taille et un grand gosier !
 Et quoi ?   - j’ai un grand appétit !
 Et quoi encore ? - j’ai une grande envie de faire pipi !                                                           
 
 
4 Les fées, à son baptême,
voulurent que tout le monde l’aime.
Mais ce fay prend queue de serpent
 pour faire peur aux enfants,
 ou bien tête de bélier
pour mieux les amuser.
 
                 Question : J’ai grand quoi ? : - j’ai une grande taille et un grand gosier !
                Et quoi ?                   - j’ai un grand appétit !
                Et quoi encore ?   - j’ai une grande envie de faire pipi !
                                                    - de me déguiser !
 
5 Il vole dans les airs,
 portant dolmens et lourdes pierres
qui lui servent de cure-dents
avant qu’il ne les jette dans le vent.
Il les taille pour se faire
en pierres frittes qu’il sème à terre.
 
Question : J’ai grand quoi ? : - j’ai une grande taille et un grand gosier !
                            Et quoi ?          - j’ai un grand appétit !
                     Et quoi encore ?   - j’ai une grande envie de faire pipi !                                                 
                                                       - de me déguiser
                                                      
 - de voler dans les airs,
 
6 La boue tombant de ses chaussures
Transforme les bois en pâtures.
Lorsqu’il pêche à la chandelle la nuit,
il allume celle-ci… à la première étoile qui luit !
Pour prendre un bain de pieds,
il lui est arrivé de s’asseoir sur un clocher !
 
Question : J’ai grand quoi ? : - j’ai une grande taille et un grand gosier !
  Et quoi ?               - j’ai un grand appétit !
  Et quoi encore ?   - j’ai une grande envie de faire pipi !
                                    - de me déguiser
                                 
  - de voler dans les airs
                                   
- de prendre un bain de pieds
 
 
7 A grands coups de massue
Il a battu Gallimassu,
le mauvais géant
qui faisait trop peur aux enfants.
Sous les rochers
tous ses trésors il a caché.
 
 
        Question : J’ai grand quoi : - j’ai une grande taille et un grand gosier !
        Et quoi ?      - j’ai un grand appétit !
        Et quoi encore ?  - j’ai une grande envie de faire pipi !
                                        - de me déguiser !
                                       
-        de voler dans les airs,
                                        - de prendre un bain de pieds
                                        
-        de trouver les trésors cachés
 
 
 Géant mesurant 54 m de long : silhouette gravée sur la pente d'une falaise crayeuse, à Cerne Abbas, Dorset, Angleterre, 1er s. av. Dessin d'après photo 9 dans Mystères Celtes (MC). J.­-C.
          
            Les divinités phalliques sont nombreuses et le caractère phallique des menhirs est évident. Les "pierres" de Gargantua sont souvent liées à des rites de fécondité qui ont été détournés par la suite au point qu'il ne reste le plus souvent que des superstitions.
            « A Saint-Jean-de-Beuvron, dans la Manche, les jeunes filles en âge d'être mariées venaient se frotter à une pierre de Gargantua pour trouver un mari; et les femmes stériles accomplissaient le même geste pour s'assurer la promesse d'une maternité. Il en est ainsi à Monthault (Ille-et-Vilaine). A Décines (Isère), les femmes venaient s'accroupir sur la "pierre frite" qui était un palet de Gargantua » (VG 108).
            Les « pierres de Vie », de fécondité, ont existé un peu partout comme à Locmariaquer (Bretagne).
            Gargantua est christianisé en saint Gorgon à l'époque carolingienne. Ce saint garde les mêmes prérogatives :
            « Ayant été artificiellement fait saint, son rôle n'a été que bienfaisant,: il est "pluvieux" et propice à la vie. Or, pour la fête de saint Romain à Rouen, les filles à marier se promenaient en ville (en vue du mont Gargan) avec au cou, une amulette très sexuée, emblème de génération, achetée quelques jours plus tôt lors de la fête dudit "Gorgon", dans le voisinage... » (FM 331-332 ; voir aussi VG 165).
Gorgon viendrait de Koko ou Cogo, moine venu du Pays de Galles vers le Vème ou le VIème siècle. On trouve la première mention de Sensoko au XIème siècle. Elle perdure jusqu'aux XVème et XVIème siècles. Au Moyen Age, Sen Koko (Saint-Gorgon) appartient à l'abbaye de Redon et son territoire est intégré à la paroisse d'Allaire. Il existe par ailleurs d’autres saints Gorgon. 
            
            Le Feu du Ciel va féconder le Feu de la Terre et les Monts Gargan seront dédiés à Belènos, à Apollon, Mercure, Mars, saint Michel, tous d'Essence Solaire. Dans la mythologie celtique, le dieu gaulois Belenos (latin Belenus) est identifié à Apollon. Sa parèdre est la déesse Belisima, « la très brillante ». C’est un dieu lumineux ; le nom signifie « resplendissant », « éclatant », ses fonctions principales sont la médecine et les arts. Il est honoré lors de la fête de Beltaine, qui marque une rupture dans l'année, le passage de la saison sombre à la saison claire, lumineuse. Lors de cette fête, les druides accomplissaient un rituel consistant à faire passer le bétail entre des feux, en récitant des incantations, pour le protéger des épidémies.
           Lorsque Gargantua est représenté, tardivement, car il est non représentable, c'est en Serpent à tête de Bélier réunissant en lui les attributs d'Apollon et du Serpent Python. On le trouve ainsi gravé sur l'autel gallo-romain de Marilly, en Côte d'Or, et sur le menhir de Saint-Nieud, Saône-et-Loire. (R. P. Guillot, Le Chamanisme, ancêtre du Druidisme, R. Laffont, 1986, p. 82)


Serpent criocéphale, stèle de Marigny :
détail d'une sculpture représentant Mars Toutatis
 accompagné de sa parèdre.
 
            Par sa tête, il est alors vie, fécondité céleste, éternité, et par sa queue, il est relié à la terre, à la fécondité du sol et au culte des morts. Le «Dard» des Deux-Sèvres représente Gargantua sous la forme d'un serpent à tête de chat.
            « Le serpent criocéphale, le dragon des légendes celtiques, le Coquatrix et Gargantua ne font qu'un » (H. Dontenville, La France Mythologique, Ed. Tchou, 1956, p. 373).
           

 


Serpent criocéphale
sur l'autel gaulois de Montluçon.


            Par ailleurs, la statuaire gallo-romaine tardive
le représente sous la forme du géant anguipède :
un cavalier dont la monture prend son élan vers le ciel
en s'appuyant sur un géant serpentiforme.

Musée de Nancy;
illustration dans
La France Mythologique, p. 372
.

             Lorsque Gargantua est représenté, tardivement, car il est non représentable, c'est en Serpent à tête de Bélier réunissant en lui les attributs d'Apollon et du Serpent Python.
             On le trouve ainsi gravé sur l'autel gallo-romain de Marilly, en Côte d'Or, et sur le menhir de Saint-Nieud, Saône-et-Loire.

 
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